Andrew Hem : Epitome

Avec Epitome, sa deuxième exposition parisienne avec la Galerie Chenus Longhi, Andrew Hem continue d’explorer la tension poétique entre réel et imaginaire, caractéristique de son travail avec un équilibre entre paysages naturels et urbains, habités par des personnages souvent énigmatiques, puisant son inspiration dans son héritage culturel. Cette dimension est devenue d’autant plus prégnante qu’Andrew Hem est désormais père de deux enfants. La question de la transmission devient centrale. Le titre de l’exposition, Epitome, nous parle de l’idée d’un modèle à suivre, paré de ses attributs et qualités et fait donc référence à l’exemple qu’il souhaite donner à ses enfants en tant que père et en tant qu’artiste.

“Je suis devenu père pour la seconde fois à la fin du printemps 2023. Le fait d’être parent a changé mon travail à bien des égards. J’ai grandi dans une région où j’étais l’un des seuls Asiatiques à fréquenter l’école. C’est pour cette raison que j’ai été constamment victime de bri- mades. Aujourd’hui, en tant que parents, l’un de nos premiers critères avec ma femme quand nous avons cherché à déménager était la diversité. Je ne voulais pas que mes enfants connaissent le racisme auquel j’ai dû faire face pendant mon enfance. Et la seule chose que je puisse faire aujourd’hui, c’est de peindre des modèles auxquels ils peuvent s’identifier.”

Avec une alchimie des couleurs sans pareil, Andrew Hem arrive à dépeindre des scènes fantastiques où l’eau prédomine presque toujours. On dit qu’au Cambodge, l’eau et la terre ne font qu’un. C’est de cette eau nourricière que naquit la puissance de l’empire khmer. À travers une vingtaine de peintures sur toile, sur bois et sur papier, nous sommes ainsi plongés en tant que spectateur dans un univers pictural unique. Notre sensibilité est exacerbée, notre point de vue focal est mis à mal avec nos sens parfois sans dessus dessous, entre immersion et lévitation.