Éric Lacan: All Monsters Are Human
Cette exposition met en lumière un bestiaire fait de corbeaux, chiens, hyènes et coqs, des portraits agressifs d’animaux, comme autant de projections des peurs de l’Homme. Qui est l’humain ? Qui est le monstre ?
Éric Lacan a consacré son année 2014 à la préparation de sa deuxième exposition personnelle à la Galerie Chenus Longhi. Celle-ci l’a invité à investir un espace de 600m2 en plein cœur de Paris au remarquable cadre architectural, le Bastille Design Center.
Le titre All Monsters are Human montre dans sa polysémie la façon dont l’Homme projette ses peurs et ses angoisses de l’autre. Un monstre – une personne qui provoque la répulsion par sa laideur, sa difformité ou qui suscite la crainte – est aussi celui qui adopte un comportement déviant ou qui dépasse les normes sociales considérées comme acceptables. Qui est l’humain ? Qui est le monstre ? Tout humain n’est pas pour autant humaniste, comment qualifier l’humanité dans un sens moral ? L’exposition interroge sur un certain nombre de questions philosophiques qui restent en suspens à travers une trentaine d’œuvres ainsi qu’une sélection de tirages photographiques signés et numérotés. Cette exposition met en lumière un bestiaire fait de corbeaux, chiens, hyènes et coqs, des portraits agressifs d’animaux, comme autant de projections des peurs de l’Homme. On retrouve également quatre portraits peints de femmes, dénommés ici Lux, Bonny, Mary et Thérèse en hommage à Sophia Coppola, montrant la mort dans une perspective séduisante ainsi que d’autres portraits sous forme de papiers découpé, démonstration de la virtuosité de l’artiste. C’est la première fois en France qu’une galerie organise une exposition avec un sens aussi poussé de la scénographie plongeant le spectateur dans une atmosphère artistique immersive, mettant tous ses sens en éveil jusqu’à l’ouïe et l’odorat, jusqu’au dress code all black imposé pendant le vernissage, avec masques et loups distribués à l’entrée.