Rouge Hartley : Ne comptez pas sur moi pour attendre que tout meure

Le travail de Rouge Hartley guidé par son amour de la littérature, de la philosophie et de l’esthétique, suit dans le cadre de cette exposition un fil rouge qui est l’un des cinq éléments : le feu. Selon Gaston Bachelard, « Si tout ce qui change lentement s’explique par la vie, tout ce qui change vite s’explique par le feu. Le feu est l’ultra-vivant. Le feu est intime et il est universel. Il vit dans notre cœur. Il vit dans le ciel. Il monte des profondeurs de la substance et s’offre comme un amour. (…) ». Si l’on suit cette vision psychanalytique, le feu est un agent essentiel de la vie et des sentiments comme une tentative de libre arbitre face à la condition humaine. Il forge également notre rapport au temps qui se consume. Cette exposition, à la dimension quasi prémonitoire, est l’expression d’une très puissante force vitale chez l’artiste, entre eau et feu, après que la mort l’ait caressée du bout de ses doigts. Elle est tout simplement signe de renaissance. Les œuvres aux fleurs luxuriantes et exubérantes contrastent avec la représentation de personnages figés dans des moments suspendus et le feu dévorant. Cet ensemble nous amène à une réflexion contemplative et hypnotique, avec un petit quelque chose qui monte progressivement de l’intérieur, pour s’amplifier de plus en plus bruyamment, jusqu’à une potentielle explosion des émotions.