Ernest Pignon Ernest: Si je reviens [Pasolini, 2015]
En 2015, Ernest Pignon-Ernest décide de se tourner vers le monstre de la culture italienne et européenne qu'est Pasolini, né le 5 mars 1922 à Bologne, et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome.
Né en 1942, Ernest Pignon-Ernest est considéré comme le pionnier de l’art urbain aussi bien par les initiés que par les profanes. Dès 1966, il intervient en extérieur pour apposer son geste artistique. Le parcours d’Ernest Pignon-Ernest est jalonné de projets forts en émotion et s’inscrivant dans la mémoire collective. Ernest Pignon-Ernest ne s’intéresse jamais à un sujet par hasard et lui consacre des mois de recherches, de lectures et de repérages. Il s’attache en effet à saisir l’essence du lieu afin de penser ses installations ; à son inscription dans le tissu urbain, à son expression esthétique, à son adéquation symbolique, à sa place dans la mémoire des habitants ainsi que son histoire patrimoniale. Loin de l’esthétisme facile du street art d’aujourd’hui, Ernest Pignon-Ernest affiche une éthique et un engagement rares. Ses œuvres in situ portent en elles une résonnance souvent politique et c’est encore le cas quand, en 2015, la Galerie Chenus Longhi a la chance de pouvoir exposer son projet sur Pasolini.
C’était déjà une exposition d’Ernest Pignon-Ernest qui avait inauguré le premier espace de la galerie en septembre 2012. Un geste symbolique réconciliant ainsi toutes les générations et toutes les disciplines de ce mouvement protéiforme et complexe que les fondateurs de Graffiti Art Magazine et de la Galerie Openspace ont théorisé sous le nom d’art contemporain urbain. Trois ans plus tard, Ernest Pignon-Ernest présente dans le nouvel espace de la galerie Chenus Longhi, boulevard Richard Lenoir l’exposition “Si je reviens, Pasolini, 2015” présentant ses photos, croquis et dessins sur la figure et la mort de Pasolini.