Maxime Drouet: L'instant effacé

3 Novembre - 1 Décembre 2018
Présentation

Pour sa première exposition à la Galerie Chenus Longhi, Maxime Drouet propose au spectateur plongé dans la pénombre une immersion expérientielle unique au milieu de peintures sur vitres et de photographies en caissons rétro-éclairés.

 

L’instant effacé, titre de l’exposition, met l’accent sur ce moment de grâce où la peinture est réalisée, ce moment d’avant, celui qui n’existe plus en dehors de la photo. Si l’on souhaite sortir de l’espace du train pour rentrer dans celui de l’exposition, il faut observer les photographies de Maxime Drouet comme des objets d’art. Tirages photographiques contrecollés sous-verre, et limités à dix exemplaires, ses photographies sont présentées dans des caissons lumineux car il est pour lui essentiel de retrouver la vitre et la lumière dans la monstration de ses œuvres. La vitre du caisson correspond à la fenêtre du train et confère à l’œuvre un caractère magique, comme quand, enfant, on avait envie de regarder derrière le poste de télévision pour comprendre comment les images prenaient vie sur l’écran. C’est ce plan vertical, frontière entre une réalité – celle de l’extérieur du wagon, celle du graffiti et de l’illégalité – et une autre, celle de l’intérieur du wagon, celle de l’usager, de la vie quotidienne, mais aussi du train-même, vecteur de nostalgie. 

La vitre est occultée par la peinture, et rend aveugle l’usager du train, ce spectateur du paysage qui n’en est plus un et qui ne voit pas l’œuvre peinte à l’extérieur. C’est l’effet de profondeur, d’ubiquité qui intéresse Maxime Drouet. Il aimerait être dedans et dehors à la fois. 

Le caisson rétro-éclairé diffuse une lumière qui réactive également la réalité du train, et donne une puissance plastique à l’image. On aura beaucoup comparé l’œuvre de Maxime Drouet à une cathédrale, monument à la gloire du graffiti, et ses caissons à des vitraux contemporains, car il pourrait y avoir là l’idée de sacralisation. La dualité entre ombre et lumière, entre jour et nuit, illégalité et légalité, anonymat et célébrité. Tout est ici en germe et en devenir, car la palette expressive de Maxime Drouet est large et ses obsessions seront toujours source de découvertes.